.o° (1) Histoire °o.

A l'Aube des Temps, il n'y avait Rien. Puis naquit l'Être, qui se divisa en deux. Il y avait à présent le Corps et l'Âme qui s'unirent et donnèrent naissance au Fantôme. A trois, ces Entités créèrent un Humain et une Humaine n'étaient que des vers qui progressaient à la surface du sol. Alors le Corps, l'Âme et le Fantôme créèrent les Êtres Célestes. Mais les Êtres Célestes étaient trop parfaits et furent corrompus, alors l'espèce des Sorcières apparut. Mais celles-ci possédaient des pouvoirs et, à l'aide des Êtres Célestes, créèrent les Vampires, les Lycans et les Loups-Garous en faisant des expériences sur les Humains.
Pour rétablir l'Equilibre, les Enfants de l'Être firent que chaque Humain "maléfique" devienne un Fantôme et ne puisse rien faire à part voir, entendre et parler et que chaque personne du bien devienne un Esprit qui pourrait continuer à aider l'Equilibre. Mais cela ne suffit pas. Alors le Corps, l'Espit et le Fantôme donnèrent naissance à Heavendream, le Royaume caché. Puis ils disparurent, après avoir mis au monde la Mort et quelques autres Entités mineures...
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Ici nous intéresse la Création du Premier Vampire...
Pour comprendre cette histoire, il faut revenir en arrière chez la grand-mère de Titanya, l'Impératryce, Katarina, il y a plus de 2 000 ans. Katarina était la 3ème Sorcière. Elle se maria à un Humain très riche et eut avec lui 7 paires de jumeaux, une tous les 100 ans : 1 fille et 1 garçon à chaque fois. La septième fille se nommait Alaizabel (les noms de ses frères et soeurs se terminaient aussi tous en « el »), et, comme vous l'avez sans doute deviné, c'est la mère de Titanya et c'est elle qui nous intéresse. Bref, le jour anniversaire de ses 100 ans, Alaizabel empoisonna ses six soeurs et ses parents, puis plongea tous ses frères dans un sommeil artificiel sauf l'aîné, qu'elle força à la féconder. Sitôt qu'elle fut sûre d'être enceinte, elle tua son frère. Dès qu'elle mit au monde sa première fille, elle éveilla le second frère aîné et fit avec lui la même chose qu'avec l'Aîné. Et ainsi de suite, jusqu'à sa septième fille, qui serait très puissante, car elle était la septième fille d'une septième fille et d'un septième fils. C'était exactement le but recherché par Alaizabel, qui fut d'ailleurs ravie de voir qu'en grandissant, sa fille benjamine gagnait en beauté.

Bon bref, nous n'y sommes pas encore : en effet, elle rencontra alors malheureusement pour elle un humain et tomba amoureuse de lui. Il lui fit un fils, dont on a oublié le nom, qu'Alaizabel découvrit aimer autant que son père. Malheureusement pour Alaizabel, son mari et leur fils; les sept filles (dont Titanya) d'Alaizabel découvrirent la joie des expériences, et créèrent le premier Loup-Garou en se servant de leur beau-père, après avoir assassiné leur mère. Mais les Loups-Garous ne leur suffisaient pas, elle créèrent donc avec leur oncle beau-paternel, le premier Lycan. Mais, mis à part leur transformation mensuelle, les Loups-Garous et Lycans n'étaient pas particulièrement intéressants. Elle firent donc une expérience sur leur jeune frère...

Extrait de la Fiche de Titanya.

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Créé. Créé. Créé. J’ai été créé. Elles m’ont créé.

Cette phrase tourne, tourne, tourne sans relâche dans l’esprit tourmenté du jeune homme pâle. Il n’a jamais été petit. Il ne grandira pas. Âge éternel de 20 ans. A peu près. A la fois sage et immature. Elle tourne tourne tourne. Elles l’ont créé le premier jour de l’hiver, le premier jour des neiges, un soir de Pleine Lune. A l’aube de la Nouvelle. Elles sont sept. Elle tourne tourne tourne. Il est seul dans le hall, assit sur une marche d’escalier. Il est seul. Veut le rester. Elles ne sont pas loin, elle le regarde comme une poupée. Un mannequin. Parmi elles, une beauté d’outre-tombe. Il détourne le regard. Elles continuent leur discussion.
« Est-il muet ? Il n’a pas parlé depuis sa création. »
« Il faudrait peut être le changer. Sait-on s’il a un défaut ? »
Le changer. Il lève la tête qu’il avait baissée. Le changer ! Comme s’il n’était qu’un… pantin de bois ! Etait-ce une coïncidence ou une mauvaise œuvre d’avoir mis à son chevet le livre de Pinocchio ? Il la rebaisse. Elles ne le toucheront pas. Pas encore. Le jeune Vampire tout neuf se lève et monte dans ce qui était désigné comme sa chambre. Voilà un jour à peine qu’il est créé. Et elles veulent qu’il parle… Le jeune homme ouvre la porte et entre. Une pièce plutôt grande. Froide. Lugubre. Il ne sent pas le froid, il aime les ténèbres. Elles veulent qu’il parle. Avec cette information, il sait ce qui ne leur ferait pas plaisir. Il sent en lui un sentiment nouveau comme ça lui arrive souvent depuis sa création. Un sentiment de haine.

Je ne suis pas fini. C’est ça ? Pas fini…

Tristesse aussi. Il sent des larmes. Il a le sentiment de n’être qu’un enfant. Perdu. Un enfant comme il n’est pas et ne sera jamais. Il soupire. Il pleure. Il ne veut pas… il ne comprend plus. Un cahier. Ouvert. Un sourire sur ses lèvres. Le vampire, le premier créé de toute la création, prit une plume, la trempa dans l’encre rouge et commença à écrire… juste écrire.

Jour de néant. Une nuit sans lune et sans étoile. Qui suis-je ? Juste un nourrisson. Arraché à sa mère. Quelle mère ? Le néant me la prise, ne comptant jamais me la rendre. Elles sont arrivées. Toutes les sept. Habillées de noirs, la mine pâle et lugubre. Un sourire machiavélique sur les lèvres. Elles m’ont pris. Enfin « m »’ont pris… Je n’étais qu’un humain. Et encore. Moins que ça. Je crois qu’il pleuvait… non ! Il neigeait ! J’en suis certain à présent. J’ai sentis le froid des flocons sur ma peau nue. Un éclair a zébré le ciel. Elles ont commencé à parler, parler, parler. Je ne savais rien faire, je ne pouvais reconnaître les langues. J’ignore si ce charabia était une langue humaine ou démoniaque. Comme elles l’ont fait avec tant d’autres, elles m’ont transformé. Transformé… en jeune homme d’une vingtaine d’années. Celui que je suis à présent. Et serait toujours. Depuis mon premier cri, aucun son n’est sortit de ma bouche. Je voulais commencer à parler quand je les ai entendues. Elles s’inquiétaient parce que je ne parlais pas. Elles s’inquièteront encore. Je ne parlerais que le jour de leur mort. Un plan terrible germe dans mon esprit. Qu’ont-elles créé ? Un monstre ! Je suis un monstre ! Un rire s’échappe de mes lèvres serrées. L’angoisse me prend et je cours dans le couloir. Personne. Donc personne ne m’a entendu. Tant mieux.

Le jeune homme pose sa plume et son encrier. Il sait qu’elles vont venir, et vouloir le modifier. Mais lui ne veut pas. Il veut rester ainsi. Sombre. Ténébreux. Cruel. Pour les tuer. Pour leur faire payer !

Je sais, la première fois, elles m’ont raté. J’ai vu leur visage contrarié. Puis elles ont baragouiné quelque chose et mon esprit s’est encore changé. Encore.
Demain, je ne me souviendrais plus de tous ces détails. Je le sais. Demain je n’aurais comme conscience que celle qui me sera définitive.

Mot 5 :viendrait [Parceque je suis gentille, je vous préviens qu'il y en a un deuxième dans l'histoire..]

Le soir, elles arrivent. Elles sourient derrière leur masque de cruauté. Elles sourient. Elles lui murmurent de les suivre. Il leur répond par un hochement de tête positif. Il les suivra. Destin changera. Pendant leur courte promenade, il les regarde, les détaille. Une seule semble moins cruelle. Enfin, elle est la plus belle. Des sept. Le jeune homme suit les sorcières. Elles ricanent entre elles. Il en est désespéré. D’ennui. Une porte s’ouvre sur une pièce dans l’ombre.
« Bien mon grand, viens. Nous allons modifier quelques… éléments. Et tu seras parfait. »
Parfait ? La perfection n’est pas de ce monde ! Il est parfait maintenant ! Simplement elles ont compris dans son regard qu’il avait un caractère… cruel. La mort serait la plus douce punition ?
« Il nous faut modifier un peu ton caractère… » La sorcière hésita. « ...chaotique. »
Chaotique ? Son caractère ? Elles avaient visé juste. Mais elles ne le déferont pas de cela. Non. Il hoche à nouveau la tête et entre. Il regarde autour de lui. La pièce sombre semblait être éclairée comme en plein jour ! Il vit des instruments… pour le moins étranges. Le jeune homme hasarda une main vers eux qu’une sorcière attrapa au vol.
« Ne touche pas. »
Tu pourrais te blesser ? Il eut un rictus. Elles remontent leurs manches, lui demandent de s’asseoir. Il ricane. Non. Il ne va pas leur obéir ! D’un bond, il saisit l’objet coupant et égorge la première. Les autres reculent terrifiées par la surprise. Plus que six. Le sang a giclé sur le corps du jeune homme. Il s’en moque. Il l’ignore. Pourtant… il lui donne une brusque envie. Ses canines s’allongent. Il s’approche. Surprises, elles reculent. Encore. Puis une s’interpose, les mains illuminées. Le couteau est plus rapide que l’éclair et se glisse dans la gorge encore chaude. Le sang gicle à nouveau. Il sent une goutte au coin de ses lèvres. Dans sa bouche. Ses canines s’allongent encore. Mmm…
Cinq.
Quatre.
Trois.
Deux.
Plus que deux. Deux dernières. La moins et la plus belle. La moins belle se jette sur lui en criant. Elle tient, elle aussi un objet coupant. Le jeune homme sent la lame rentrer dans sa chair. Il pousse un petit cri qui se termina par celui de son agresseuse. Etouffé par le sang qui sort de sa bouche. Entre ses lèvres pâles.
Une.
Il hésite. Puis sent une autre envie. Elle va mourir. Mais… différemment. Il s’approche. Il jette son arme. De la surprise un court instant. Cet instant décisif. Il la mord dans le cou. Dans l’artère. Il sent son sang couler dans sa gorge. Elle est immobilisée. Elle ne dit rien à part peut être ce gémissement à peine audible. Il s’arrête, lève la tête. Elle tombe. Il se penche vers elle. Elle rouvre les yeux. Sur sa nouvelle vie.
Méphystophélès se redresse. Droit comme un piquet.
« Qui êtes vous ? »
Sa première vraie phrase. D’une voix grave. Un peu froide. Un murmure en réponse.
« Titanya. »

Extrait de la Fiche de Méphystophélès

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Cent ans ont passé. Cela fait cent ans qu'elle est dans cette tour et qu'il vient lui rendre visite toutes les nuits. A chaque fois accompagné d'un humain différent, qu'il lui laissera comme repas en repartant. Cela fait cent ans qu'elle brûle d'un amour féroce et masochiste envers sa Création. Cela fait cent ans qu'il lui apprend régulièrement des nouvelles du monde dont il l'a coupée. Un jour il lui dit que telle ou telle chose est arrivée, un autre ceci ou cela... Ainsi elle reste au courant, mais s'ennuie mortellement. Durant la journée, elle dort. Durant la nuit, elle s'ennuie. Et quelques heures avant l'aube, le voilà qui arrive, avec l'humain. Ils bavardent un peu, puis il la salue et la quitte. Elle se sustente puis se couche. Rien de plus. Jamais il ne l'a touchée depuis sa morsure. Il reste toujours à une distance respectueuse de la jeune Sorcière. Titanya soupire.

Des pas dans la cage d'escalier. Le voilà, qui vient lui rendre visite. Comme d'habitude, au moment où les étoiles s'éteignent. Il déverrouille la porte et entre dans la grande chambre qu'il lui a attribuée. Une humains terrifiée le suit. Il ouvre la porte d'un cabinet exigu ou Titanya range les quelques vêtements qu'elle a, et jette la jeune fille dans la petite salle. Surprise, la Vampire regarde son frère. Ce n'est pas ce qu'il fait d'habitude. Au moment où elle veut en faire la remarque, il lui coupe la parole.

« L'habitude tue. »

Aurait-il lu dans ses pensées? Impossible de savoir. Haussant les épaules, Titanya repose ses coudes sur la table, attendant le rapport nocturne.

« Les Enfants de l'Être ont donné naissance à une Elfe Blanche qui est censée mon contrer dans la lutte pour le Pouvoir. »

Un rire court. Son rire. Elle hausse les sourcils, sans répondre.

« - Sais-tu qu'autour de cette Tour, se construit un Castel? Ici, nous gouvernerons le Crépuscule.
- Nous? »

Elle lui a coupé la parole. Rougissant légèrement, elle pose un regard interrogatif sur le Premier Vampire. Pourquoi l'inclut-il dans ses manoeuvres pour le Pouvoir.

« J'ai beaucoup réfléchi. »

Titanya pianote du bout des doigts sur la table. Quand elle y pense... Elle ne connaît même pas le nom qu'il s'est attribué!

« - J'ai beaucoup réfléchi.
- Tu te répètes. »

Un ton acerbe. Comme celui qu'elle a l'habitude d'utiliser quand elle est énervée. Il lui répond par un court rire, ce qui a le don de l'énerver encore plus. Vexée, elle croise les bras comme une petite fille qui boude.

« - Alors je ferais mieux de ne pas te l'expliquer. »

Elle ouvre la bouche pour protester. Elle veut quand même savoir, elle est curieuse.

« Je vais te montrer. »

Un instant, elle ne comprend pas. Puis elle frissonne. Il a une expression si étrange. Effrayante. Elle veut se reculer en se levant de sa chaise. La chaise tombe avec fracas sur le sol. Elle se retrouve acculée au mur. Sans un mot, il s'approche d'elle.

« Je suis Méphystophélès, la réincarnation du Diable. Ou plutôt, le Diable lui-même. »

Il sourit, dévoilant ses dents pointues que Titanya n'avait pas vues depuis le jour de sa morsure. Elle dévoile à son tour les siennes, essayant de prouver qu'elle peut se défendre. Méphystophélès rit. Lui saisit la taille. Baisse la tête vers les deux petites marques, vieilles de cent ans, qui se trouvent sur l'artère de la jeune femme. Et il mord.

Titanya pousse un petit cri étouffé. Non! Non! Elle essaie de le repousser, mais il la tient fort. Presque trop. Il la soulève et la pose sur le lit. La dernière pensée de Tanya est :

*Je comprends maintenant pourquoi il m'a fait changer d'un lit une place à un lit deux places...*
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« Chérie. Deux choses. »

Voilà deux semaines qu'il lui a ôté sa virginité. Il n'est pas venu depuis, envoyant un de ses sbires apporter son « repas » à sa soeur. Et le voilà qui arrive, fier et mystérieux. Elle lève un regard blessé vers son bourreau, sans répondre, en continuant de broder sa robe.

« Premièrement, j'ai pris le pouvoir il y a deux jours. Je suis à présent l'Empereur du Crépuscule. Deuxièmement, je vais faire de toi l'Impératryce du Crépuscule. »

Elle arrondit sa bouche en un « O » de surprise. Ne répond rien. Hausse les épaules. Et ne cherche pas à éviter les dents qui se plantent dans sa gorge, instaurant un nouveau rituel.
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« Vous êtes à présent unis par les liens du mariage. »

La vieille Sorcière qui a présidé à la cérémonie salue l'Empereur et la nouvelle Impératryce. Ce mariage ressemble plus à un enterrement : le visage de la mariée est caché derrière un lourd voile noir et elle est vêtue de la même absence de couleur de la tête aux pieds. Seule tache blanche : ses mains, qui tiennent les roses rouge sang qu'on lui a donné. Elle ne semble pas heureuse d'épouser le Premier Vampire. Sa voix était tellement faible quand elle a juré à la Déesse qu'elle se soumettait à ces liens.

« Vous pouvez disposer de la mariée. »

La nouvelle Impératryce frémit. Depuis qu'il lui a annoncé qu'il ferait d'elle l'Impératryce, il y a exactement trois mois, elle n'avait pas prononcé un mot. Jurer à la Déesse avait déjà été dur. Et maintenant...

Il lève le voile noir, révélant à l'Assemblée le visage parfait de l'ex-Sorcière. Des yeux émeraude si profonds, qui brillent en ce moment d'une lueur inquiète. Une peau neigeuse et douce. Une bouche aux lèvres pulpeuses et incarnat. Quelques mèches aile de corbeau se sont échappées de la coiffure élaborée. Un murmure admiratif parcourt l'assistance. Est-ce possible une pareille beauté.

Titanya regarde son époux avec frayeur. Que va-t-il faire. Mais, il faut croire que l'expression qu'elle a ne lui plaît pas, et il replace le voile sur le visage. Puis il sort avec elle.

Il lui fait visiter le Castel, qu'elle est forcée d'admirer. Tout est parfait. Arrivés à leur Suite, il la fait entrer. Elle entre, sans se méfier. Et entend la clé tourner dans la porte.

Cependant, au lieu de la moue triste qu'elle devrait avoir, un sourire victorieux s'étale sur ses lèvres purpurines. Elle a bien fait de lui cacher ses pouvoirs pendant ces cent années. Elle en a besoin maintenant. Elle commence par remplacer sa robe encombrante par une jupe courte et un léger haut, ainsi que des bottines fermées par des lacets. Elle détache ses cheveux qui lui tombent au creux des hanches. Puis elle fait apparaître son balai. Elle ouvre la fenêtre (il n'y en avait pas dans la Tour, je sais ce quoi vous pensez ^^), enfourche son outil et s'envole par la fenêtre, pour une promenade nocturne. Que c'est agréable de sentir le vent dans ses cheveux, après un siècle d'enfermement...

« Non, Massis, non! Tu es fou! Tu vas te faire tuer! »

Courant derrière son Favory, un Être Céleste, Titanya, Impératryce depuis moins de deux siècles, essaie de l'arrêter. Jaloux de l'Empereur, le jeune Être Céleste l'a provoqué en duel pour pouvoir épouser son amante et gouverner le Crépuscule.

« Arrête! Reviens! »

Des larmes coulent sur le visage parfait. Elle essaye de saisir les ailes battantes du jeune Être Céleste. Mais, emporté par sa colère, il ne l'entend pas de cette oreille. Et quand ils arrivent à l'endroit du duel, Titanya est obligée d'assister à la victoire éclatante de son époux.

Un un coup, il fait sauter la rapière des mains de Massis. Du deuxième il lui trace une estafilade sanglante sur le visage. Du dernier, il lui ôte la vie.

Tanya tombe à genoux. Et sanglote.

Méphystophélès vient vers elle. Il est en colère, très en colère. Elle le sent, sans même le regarder. Son aura est terrifiante. Il la saisit par les cheveux.

« Si tu recommences encore une fois pareille ânerie, c'est toi que je tuerai. »

C'était avant qu'ils ne s'aiment autant. Qu'ils s'adorent autant. Qu'ils aient besoin l'un de l'autre pour vivre.

_______________________________________________________________________Mot 6 :jamais

Un peu de maths...
Beaucoup d'eau et sang a coulé sous les ponts. Voilà maintenant 900 ans que le Couple Impéryal est à la tête du Crépuscule. Sachant que Titanya a épousé Méphystophélès à 200 ans et qu'il est né quand elle en avait 80, quel âge ont-ils? Vous n'aimez pas les maths? Moi non plus! Je vous aide : Titanya a 1120 ans et Méphystophélès 1000 tout rond. Dans 300 ans, nous serons dans le contexte du forum...
De plus, dans 300 ans, l'Aube aura été il y a 3000 ans. Il y a donc 2700 ans que l'Aube est arrivée.
Récapitulons : Titanya est née en 1600 après l'Aube. Méphysophélès en 1680, et il a été transformé en l'an 1700 environ.

Après la Grande Bataille qui opposa les Loyalistes et les Rebelles, autrefois nommés « Armée Blanche », en 1857, c'est-à-dire 57 ans après le création de l'Empyr, l'Elfe Blanche disparut de la circulation. La victoire de l'armée Impéryale avait été écrasante et il ne restait presque plus de Rebelles. Ainsi, pendant environ 840 ans, l'Elfe Blanche se tint tranquille. Elle avait sans doute assez à faire en se guérissant.
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A présent, en l'an 3000 après l'Aube, l'Empyr domine toujours. Mais l'Elfe a repris du poil de la bête et recommence à mettre des bâtons dans les roues au Couple Impéryal... Méphystophélès se consacre à sa recherche et ne s'occupe plus de son épouse qui en a profité pour prendre un nouveau Favory, Shinrei, Être Céleste lui aussi. Malheureusement, un mois après son arrivée, il est retrouvé empoisonné. Par qui? Il semblerait que Méphysto ne soit pas aussi concentré qu'on le croie sur sa chasse.
Un troisième Favory vient d'arriver, Edward McDawson. Survivra-t-il plus longtemps que ses prédécesseurs.
C'est étrange, car les Favorytes de Méphysto n'ont jamais été trouvées assassinées. Ou bien il les répudiait, ou bien il les mordait jusqu'à la mort lui-même...

Et voilà, chers membres, ce que vous attendez depuis si longtemps : la Version 2. Alors, je suis désolée, c'est un peu long et un peu compliqué, mais je suis à votre disposition pour répondre aux questions!

1) L'Expérience de Méphystophélès
13 février 3000

Tout commença le 13 février 3000... Ce jour-là, l'Empereur décida de mettre à éxecution le projet qu'il nourrissait depuis si longtemps : rendre sa femme enceinte.
[Alors là, désolée, le texte n'est pas encore fini, mais ça va venir, vous inquiétez pas. Donc, Méphy opère Titi avec ses deux acolytes les Alchimistes et elle tombe enceinte sans le savoir vu qu'elle était sous hypnose.]

2) L'Attaque de Shiraha et la Rencontre de Shiraha et Méphystophélès
20 février 3000

Oui ! Aujourd’hui, elle allait s’emparer du Castel ! Tout était prêt, les Rebelles étaient en place, Matthew supervisait le tout avec sa facilité habituelle. Seule l’aveugle Shiraha demeurait incertaine malgré le fait que tout soit impeccablement préparé. Un 7e sens – car un de ses 5 sens est inexistant et elle en a développé un 6e qui lui est naturel – je disais donc, un 7e sens semblait la prévenir de l’existence d’un danger caché. Mais quel danger pouvait-il y avoir ? Seuls les Rebelles les plus fidèles étaient au courant de cette attaque-surprise qui prendrait les Loyalistes au dépourvu. Et pourtant, une crainte sourde l’étreignait. Elle se releva du fauteuil dans lequel elle siégeait, puis se rassit aussi vite, fébrile. Elle était sûre que quelque chose allait se passer de travers. Et pourtant...

« Tout est prêt, ma Reine ! »
Matthew - rendues soient les grâces à Matthew - je disais donc, Matthew venait d’entrer dans le bureau discret, brisant le fil des pensées de l’Elfe, qui, à la seule présence de son cher Conseiller – et depuis peu, amant – se sentait emplie de confiance et d’espoir. Et pourtant...
Laissant de côté ses craintes et inquiétudes, la Plume Blanche se releva et suivit son Conseiller. On avait cette fois fait avaler une pierre bleue à un Rebelle qui se sacrifiait pour la bonne cause : Shiraha s’incarnerait en lui, et ferait venir son propre corps au Castel grâce à son énergie vitale.
Elle s’installa sous, l’auvent magique, comme elle avait fait pour le bal, et ferma les yeux – bien qu’elle ne voie déjà rien. Les bourdonnement magiques ne tardèrent pas à faire vibrer le trône de lapis-lazuli et une douce chaleur s’empara du c
corps de Shiraha.

***

Peuh ! Les Rebelles disaient toujours avoir un mental d’acier. Et pourtant, ça n’avait pas été dur pour Calis de trouver le chemin de Heavendream. Pour parvenir à ses fins, il avait effrayé la pauvre Rebelle - que Méphysto lui avait désigné comme telle – en se métamorphosant en chat et lui jouer de vilains tours. Par exemple, il apparaissait devant elle d’un coup, puis disparaissait dans l’obscurité. Ou alors, s’infiltrait chez elle et saccageait la maison. Et surtout, il vint la voir en tant qu’esclave inoffensif et lui demanda s’il pouvait devenir Rebelle. La jeune femme, déjà altérée par ses nuits sans sommeil et ses frayeurs atroces, accepta bien vite, pour avoir une escorte. Il n’avait pas été dur, une fois arrivé à Heavendream de se débarrasser de la Rebelle. Et grâce à sa forme de chat, s’infiltrer au palais de la Reine ne demanda pas même une journée. Et c’est ainsi qu’il apprit le complot que fomentait la Reine contre son père et sa belle-mère.

Grâce à ses dons de métamorphe, Calis s’était découvert la capacité à discuter avec les chats. Il leur demanda donc de faire passer une missive qu’il avait écrite en langage codé à Méphysto. Comme les chats sont très fraternels malgré leur indépendance, ils ne se firent pas prier et rapidement la missive fut remise à l’Empereur qui sut donc quand l’Elfe attaquerait, et où. Et maintenant, il souriait gentiment au Rebelle qui avait avalé la pierre et dans lequel Shiraha n’allait ps tarder à s’incarner.

Calis sourit – autant qu’un chat puisse sourire – en contemplant le trône qui s’illuminait lentement. Dans quelques instants, la Reine serait aux mains de l’Empereur, grâce à lui. Il y avait de quoi se sentir on ne peut plus fier, non ?

***

Shiraha crispa ses mains sur les accoudoirs en lapis-lazuli, griffant la pierre du bout de ses ongles taillés en amande, et crispa la mâchoire. Et si ça ne marchait pas ? Et s’il y avait un problème ? Il fallait qu’elle déstresse. Inspirer, expirer, inspirer, expirer (non, pas aux sens « donner de l’inspiration » et « mourir », qu’allez-vous imaginer voyons ?)... A cet instant il y eut un léger éclair bleu et la tête de Shiraha retomba sur sa poitrine : son âme était partie.

Elle ouvrit les yeux en sursaut et vit. Elle était donc bien arrivée dans le corps du Rebelle qui se sacrifiait. Clignant des yeux, elle observa ce qui l’entourait, pendant que son âme se synchronisait avec le corps du Rebelle. Elle était bien dans la Chambre du Rebelle, qui s’était fait passer pour un Domestique. Ainsi, elle appela son corps à se matérialiser à la place du corps du Rebelle.

Elle ne savait pas qu’au moment où son corps s’illuminait de blanc et de bleu au palais à Heavendream, un chat noir sauta sur ses genoux et que Matthew comprit immédiatement qu’il y avait un problème – alors qu’elle-même n’était pas encore au courant.

***

« Iiih ! »

Elle se laissa tomber au sol. La présence subite d’un objet chaud, poilu, possédant 4 pattes et poussant un miaulement aigu quand elle lui avait saisi la queue lors qu’il apparaissait de nulle part au niveau de ses cuisses, l’avait trop surprise. D’autant plus qu’en même temps qu’elle récupérait son corps, elle récupérait sa cécité. Tout redevint noir. Et à cet instant elle entendit un bruit de bottes et un léger applaudissement.

« Bravo Calis. Tu es digne d’être mon fi... d’être le Fou du Couple Impéryal. Toutes mes félicitations. Va voir Titanya et préviens-la. »

Cette voix. Une voix qu’elle n’avait jamais entendue mais qui lui semblait si familière. Comme si on l’avait bercée au son de cette voix. C’était cette voix qu’elle avait désiré entendre, toute sa vie. Méphystophélès.
L’instant de ravissement passé, elle se rendit compte qu’il y avait un problème. Qui était ce Calis ? Pourquoi Méphystophélès savait-il qu’elle allait apparaître là ?

A cet instant une voix juvénile répondit à l’Empereur.

« Merci, Votre Altesse. Bien, Votre Altesse. »

Avant de s’éloigner, de manière si discrète qu’on aurait cru un chat. Chat ? N’était-ce pas un chat qui lui avait sauté sur les cuisses ? Quelle était cette histoire ?

« Bien le bonjour, Reine. Ou devrais-je dire Elfe Blanche ? A moins que vous ne préfériez Shiraha la Plume Blanche ? »

Lui. Encore lui. et sa voix était encore plus charmeuse qu’auparavant. Hypnotisante.

« Bonjour Empereur. Ravie de faire votre connaissance. »

Le ton était un peu sec...

« Ou plutôt... enchantée... »

... mais comment résister à Méphysto ? Elle avait déjà abandonné les remparts et ne pensait même plus à fuir.

« Enchantée, je ne vous le fais pas dire. »

Savait-elle combien l’Empereur la trouvait belle, intéressante ? Elle était un contraste ave Titanya. Un contraste violent et pourtant semblable. Légèrement plus petite que la Vampire, elle avait de longs cheveux blancs. Et sa peau était aussi blanche que celle de Titanya. Ou plutôt, non. Elle était plus opaline, moins neigeuse. Elle avait de fines mains qui se crispaient nerveusement sur la simple robe blanche qu’elle portait et ses oreilles pointues frémissaient légèrement, reflétant l’anxiosité de la Reine.
Il avait mis une pincée d’hypnotisme dans ses paroles, car il ne pouvait pas l’hypnotiser par les yeux, par ces grands yeux blancs, ouverts sur un autre monde, de manière si pathétique...

« N’ayez crainte, je ne vais pas vous faire de mal. Au contraire. »

Elle hésita avant de répondre. Puis ses fines lèvres si claires - un léger rose, absolument l’opposé des lèvres purpurines de l’Impératryce – s’entrouvrirent.

« Je n’en pensais pas moins de vous. »

Et là-dessus, Méphystophélès s’approcha d’elle, la dominant, et baissa la tête vers les lèvres de l’Elfe Blanche. Il l’embrassa, d’un baiser court, léger, comme une goutte de rosée, qui n’avait rien de comparable avec les baisers sauvages et sanglants qu’il échangeait avec Titanya.

« M’épouseras-tu, Shiraha ? »

Il était passé du vouvoiement au tutoiement tout naturellement. Et puis l’hypnotisme marchait mieux quand on tutoyait.

« Oui. »

5) L'Invasion de Heavendream
7 mars 3000

Heavendream. Capitale Rebelle, à feu et à sang. L’on entendait des cris de toute espèce déchirer la nuit enflammée. Les soldats Impériaux affluaient de toute part, obéissant rigoureusement aux ordres précis et lucides de Méphystophélès. Il avait tout prévu. Aucun de ses calculs n’avait été vain. Cet endroit dont le nom l’avait toujours hanté, il l’avait enfin trouvé, par diverses sources. Il avait la Reine Blanche. Il avait le pouvoir. Il était tout-puissant, et personne, non, personne, ne pouvait nier l’étendue de son pouvoir. Et encore, si ce n’était que son pouvoir ! Son intelligence aiguë avait permis bien des victoires. Comment un tel être, une telle monstruosité de puissance pouvait-elle exister ? Ce devait être la question que se posaient actuellement les Rebelles qui, les uns après les autres, mourraient.

Ils ne mourraient pas de bonne guerre. C’était un massacre. Les épargnés étaient ceux qui avaient déjà fui. On voyait dans les rues des têtes rouler à terre, et des vampires boire avidement le sang des vaincus, se battant pour les plus parfumés. Dans une maison, on entra, on égorgea l’homme, un être céleste, et on se disputa, on s’arracha son cadavre pendant que des lycans violaient sa femme, tour à tour, et finissaient par la tuer elle aussi, emportant des membres pour le casse-croûte. Sur la grande et belle rue principale, dont les pavés blancs ruisselaient à présent de sang, on voyait des enfants démembrés se traîner. Un jeune humain éventré traînait sur ses genoux, ses mains tentant de contenir ses organes qui ne demandaient qu’à fuir, en aspirant la vie de leur hôte en même temps.

La Mort allait avoir énormément de boulot. D’ailleurs, la plupart des divinités assistaient au massacre. La Mort fauchait ici et là, stoïquement, loyalistes et rebelles, tous égaux dans la mort. La Guerre, invisible cette fois-ci, insufflait l’énergie du désespoir à certains rebelles, qui fauchaient une douzaine de gardes impériaux avant d’eux-mêmes succomber ; tandis qu’elle offrait aux soldats de l’Empire la force et la puissance que procurent l’ivresse de la victoire, du sang frais sous la langue, et du feu qui dévore tout.
La Paix allait de-ci de-là, tentant d’insuffler le courage chez les assiégés, elle caressait des joues, renvoyait au combat, car elle savait, bien évidemment, que ce coup-ci, l’influence de sa sœur jumelle vaincrait. Elle offrait juste à ceux qui allaient mourir un peu de contentement d’âme. Ce qu’elle avait toujours fait.
L’Oracle surveillait d’une colline éloignée le sac de Heavendream. Il ne faisait rien, et restait immobile, ainsi une statue. Il n’allait pas réagir, car de toute façon, tout était écrit.
Le Sommeil endormait parfois au dernier moment ceux dont la mort allait être la plus douloureuse. Mais il finit par lui-même s’endormir et ne servit plus à rien.
La Paresse arriva en retard, environ deux heures après le début de la bataille, eut soudain les paupières lourdes, et alla s’asseoir près de son époux, et piqua elle aussi un roupillon. De toute manière on ne les voyait pas.
La Famine attisait le feu, et encourageait les flammes à dévorer les blés et les greniers.
L’Ordre s’était transformé en Chaos, et la divinité n’avait même pas besoin d’être présente pour prouver cela.

Ce fut dans ces conditions que Sheynn et Viall, guidés par Chrysanthème, arrivèrent à la porte, maintenant réduite en cendres, du Royaume. Chrysanthème tomba à genoux, mollement, comme une poupée désarticulée. Des larmes coulèrent silencieusement sur ses joues. Sheynn et Viall ne pipaient mot. Ils étaient plongés dans leurs pensées. Sheynn n’avait pu, finalement, voir le royaume rebelle dans sa splendeur, mais dans sa chute. Et Viall ne savait ce qui était advenu de la personne la plus chère à ses yeux, dont sa mémoire tremblante tâchait de reconstituer le visage parfait et blanc de celle qu’elle n’avait vu qu’une seule fois.
Chrysanthème, soudain, lâcha un cri vers le ciel écarlate. C’était un cri de douleur, de désespoir. Elle n’avait jamais eu que la douleur dans sa vie. Elle ne voulait pas que ce royaume, qu’elle avait connu et chéri, connaisse le même sort. Mais à présent c’était trop tard.

Sheynn se retourna vers Viall, et lui serra une épaule sans délicatesse.
« C’était toi en fait, l’informatrice, hein ? Je n’aurais pas dû te faire confiance, comme je n’ai pas eu confiance en Max Hollow »
Viall dégagea son corps, et cracha avec haine :
« Comment j’aurai pu détruire SA ville et SON royaume ? C’est totalement absurde ! Par contre, il est bien plus étrange de rencontrer un rebelle qui n’est jamais allé à HeavenDream, et qui ne sait même pas où ça se trouve !! Peut-être que c’est toi, en fait, qui a vendu la Reine Blanche et tout son royaume !! »
« Tais-toi. »
La Dévoreuse d’âmes était apparue dans le poing de Sheynn, et Viall avait dégainé ses poignards. Sans piper un mot de plus, ils s’élancèrent l’un sur l’autre, les armes s’entrechoquant. Ils partageaient pourtant tous deux la même pensée : je sais qu’il/elle dit vrai, je ne veut pas le/la tuer. Et pourtant, ils combattaient. C’était le combat du désespoir et du non-lieu, car de toute manière, qu’ils prennent ou non part à ce combat, c’était déjà fini ; il n’y avait qu’une issue possible, et inéluctable : la défaite des rebelles.

Chrysanthème continuait de hurler. Elle s’était levée, criait son désespoir, et déambulait, à travers ses larmes, à l’intérieur même de la boucherie. Elle semblait passer outre tout ce qui se passait là. Elle marcha droit vers le palais, se souciant peu de savoir si elle était suivie ou non. Fut-ce un miracle si elle ne fut pas attaquée ? Ou une simple coïncidence ? Elle arriva dans le hall de l’imposante construction. Elle monta l’escalier à tâtons ; toutes les bougies étaient soufflées. Elle trébucha dans le noir sur une des marches, et s’écorcha son petit pied blanc. Elle pensa s’être foulé la cheville. Elle se releva courageusement, et continua à marcher. Elle arriva à la porte de la chambre de sa reine. Elle prit une grande inspiration, et tourna la poignée d’or.

Viall évita de justesse un terrible coup qui aurait pu lui être fatal. Elle avait compris depuis longtemps combien dangereuse l’épée de cet homme pouvait être. Elle sortit une corde d’on ne sait où, et fit trébucher Sheynn qui s’élançait vers elle. Il tomba sur le sol dur, mais ne se fit pas grand mal. Malheureusement, le fracas de leurs armes avait intrigué quelques gardes impériaux, qui s’élançaient vers eux, toutes lames dehors. D’un geste vif, Viall aida Sheynn à se relever, et évita à nouveau un coup porté par lui. Alors que Sheynn fauchait deux têtes de lycans, il sentit le poignard de Viall se précipiter vers lui. Il évita, et en même temps abattit un vampire qui allait assener un terrible coup de masse sur la tête de la jeune femme. En même temps, celle-ci avait repris sa corde, et enserrait le coup du Guerrier Rouge. Elle lança alors un de ses nombreux poignards entre les deux yeux d’un autre agresseur. Ils se regardèrent, sourcils froncés. Se battre, en prenant garde à ce que l’autre ne soit blessé que par soi. Telle était la description de cet étrange combat : deux ennemis se battant contre un même ennemi tout en échangeant des coups entre eux. Un régal pour les yeux de la Guerre qui passait par là.

Chrysanthème ouvrit grand les yeux : Sur le lit de la reine était assis un être blanc ; mais ce n’était pas Shiraha. Ou plutôt, cette personne tenait le corps flasque de la Plume Blanche dans ses bras ? Terpsichore. L’Esprit leva vers sa meilleure amie un sourire triste, et Chrysanthème comprit. L’âme de la Reine n’était plus dans son enveloppe, et le corps du Rebelle était devenu son nouveau corps. Terpsichore plaça le corps froid dans le lit, et tira les couvertures, comme, soit elle ou soit Chrysanthème, le faisaient chaque soir pour coucher leur Reine et amie. Puis, elle ferma délicatement les yeux blancs du corps sans âme, et alla faire tomber au sol les fins rideaux délicats. Chrysanthème, à travers ses larmes, ne pu s’empêcher de sourire. Il ne fallait pas s’inquiéter, il y avait toujours du bon. Terpsichore leva soudain la tête, en alerte. Chrysanthème se retourna lentement, et ses pupilles se rétractèrent d’horreur.

Viall souffla. Elle et Sheynn étaient assis dos-à-dos sur un monceau de corps plus ou moins démembrés. Ils étaient tous les deux épuisés. Match nul. Narquois, Sheynn fit remarquer qu’il avait retenu ses coups car c’était une fille. Quoique, elle se débrouillait. Viall ne répondit rien, car elle savait qu’il avait effectivement retenu ses coups.
La Mort, à côté, invisible, grogna. Qui est-ce qui avait amené comme ça de tels bourrins ?? Elle avait déjà beaucoup de boulot, alors si en plus elle devait nettoyer cette montagne de cadavres !! C’était franchement lassant. L-A-S-S-A-N-T. Mais bon, c’était son boulot, elle n’avait pas vraiment eu d’autre distraction depuis l’éternité.

Un gigantesque loup-garou, affamé par l’odeur du sang, se tenait devant Chrysanthème. Celle-ci, pétrifiée d’horreur, n’arrivait pas à esquisser un pas, ou même trouver la force de s’enfuir. Bouge, Chrys, bouge. Mais ses membres ne répondaient plus. Elle était déconnectée. Déconnectée par la peur. Le soldat se prépara à lui arracher la tête, quand soudain, un éclair bleu traversa la salle, et la jeune sorcière vit un des poignards d’argent de Shiraha se ficher entre les deux yeux de la créature, qui s’écroula de tout son long. Chrysanthème se retourna, pleine d’espoir, prête à découvrir sa reine appuyée sur le rebord du lit, le bras encore dans la position du lancer. Mais non. Elle découvrit une Terpsichore, le bras retombant après son geste, les couvertures de Shiraha défaites afin de prendre la dague qu’elle gardait toujours à la cuisse. Des larmes montèrent aux yeux de l’Esprit, qui lui fit un triste sourire. La dernière image mentale qu’elle envoya à la jeune sorcière furent en fait deux images. Et alors que son amie transparente s’évaporait doucement, et à jamais, Chrysanthème vit dans sa tête apparaître deux visages : le sien, et celui, très doux, d’un jeune homme aux yeux rouges écrivant son prénom sur le sol noir d’un cimetière : Aléris.

Viall et Sheynn arrivèrent dans le château, et le fouillèrent de fond en comble : ils finirent par retrouver Chrysanthème dans la chambre de la reine, effondrée sur l’enveloppe charnelle de Shiraha, tenant un petit bouclier d’argent contre sa poitrine secouée de sanglots.

Ils retournèrent, d’un commun accord, tout droit vers Nightmare. S’ils devaient encore jouer un rôle, ce serait là-bas, et nulle part ailleurs. De plus, Shiraha devait sûrement s’y trouver. Advienne que pourra.

Par La Guerre

6) La Grève de La Mort
A partir du 7 mars 3000 - toujours en cours...

Des morts. Des milliers de morts.
Heavendream déchue.
Méphystophélès était triomphant. Un mâle triomphant, le mal triomphait. Qui avait un jour cru que la Paix éternelle pourrait exister au Crépuscule ? La Mort le savait. Cette paix, elle n’existait que dans le Chaos Infini… et encore. Pourtant elle y avait cru, par moments. Avait espéré. Oh, elle savait pourtant, elle savait si bien que la Paix ne pourrait être gagné que dans longtemps, très longtemps, quand les humains se seraient enfin affranchis des Vampires, et qu’elle serait gagné dans le sang et le massacre. Pourtant elle y aspirait de toute son âme Car si elle avait dû le dire avec des mots humains, elle aurait dit qu’elle aimait la Paix. Forcément, vous allez me dire, en temps de paix, la Mort avait moins de travail… elle avait la paix quoi. C’était beaucoup plus profond que çà. Ce n’était pas pour elle qu’elle la demandait. Pas seulement…
Elle soupira, un soupir profond comme un abîme, sombre comme une nuit sans lune. Elle était assise sur une colline et ruminait ses pensées. Le Crépuscule s’enfonçait lentement dans la nuit. Cela allait de soi. Après le crépuscule il y a la nuit et non le jour. Shiraha avait-elle cru pouvoir transformer l’ordre des choses ?Mais le problème n’était pas tant la naïveté touchante de l’Elfe Blanche que la question qui hantait la semi-divinité : l’aube viendrait-elle après la Nuit ? Etait-ce encore possible ?
La Mort se leva, lentement, déroulant sa colonne vertébrale jusqu’à redresser le menton avec lassitude. Elle avait du travail. Beaucoup de travail.

Après un petit arrêt pour une mort naturelle dans une rue de Nightmare, où un vieil homme en paix glissa dans l’au-delà guidé par la main de sa femme décédée – son dernier moment de calme avant le massacre, sans doute – , la Mort abandonna l’enveloppe d’Amanda, redevenant squelette, dégaina sa faux, et déployant ses loques ténébreuses s’envola vers l’Île cachée – qui ne l’étaient plus d’ailleurs – des Rebelles. Il y avait des mourants. Partout.
Surtout des humains, pauvres petits mortels, qu’elle arracha doucement à leur enveloppes charnelles en charpie avant d’entamer la toile du monde d’un coup de faux. Elle dut voir un ou deux vampires et pas plus d’une dizaine de lycans et loups-garous mourir. C’était déprimant. Déprimant à souhait.

Alors que le massacre était à son point culminant, et qu’elle attendait, morne et attentive, qu’un solide gaillard finisse de se vider de son sang, elle sentit que son être était arraché à la scène ensanglantée pour être amené autre part, dans un endroit où elle n’était jamais allée : la Chambre de la Plume Blanche. Pendant la téléportation, qui ne dura qu’un millième de secondes, elle sentit que ses oreilles et sa tête s’emplissait d’un sifflement suraigu. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose était sur le point de se produire qui allait à l’encontre de l’ordre du monde. De l’équilibre. Quelque chose d’horrible.
Pendant ce temps, une autre partie de son être, en mode automatique, était restée sur le champ de bataille et s’occupait de faire le nettoyage autour de Sheynn et Viall en pestant en silence. Ca lui arrivait souvent, quand elle avait du travail à plusieurs endroits différents. C’était nécessaire, mais franchement désagréable, car elle devait conjuguer différents gestes et pensées tout en restant concentrée sur l’endroit où elle se trouvait le plus ( oui, elle n’était pas totalement dans la Chambre de l’Elfe Blanche, juste ‘le plus’ )

L’énorme loup-garou s’avançait vers la jeune fille, salivant d’impatience, excité par l’odeur de la chair et du sang. Sa pauvre victime ne bougeait pas, pétrifiée de terreur. L’affaire allait être vite réglée. La Mort leva sa faux, prête à tracer le passage, et chercha dans sa mémoire le nom de celle qui allait mourir.
Le sifflement suraigu enfla encore. Elle n’entendait plus rien d’autre. Et elle ne comprenait pas : pourquoi ? Qu’y avait-il de si étrange à ce que cette pauvre petite succombe ? C’était la guerre, merde ! Plein de gens mourraient !
Les griffes maculées de terre et d’hémoglobine du loup-garou s’approchaient du cou de sa victime, il était sur le point de lui arracher la tête. Lorsque brusquement…

Le sifflement dans la tête de la Mort explosa. Une vive douleur la traversa de part en part, comme un éclair. Les yeux écarquillés, elle fit volte-face. Elle avait compris.
Terpsichore, un triste sourire sur ses lèvres pâles, laissa retomber le bras avec lequel elle venait de lancer la dague de la Reine entre les deux yeux du loup-garou. Mort sur le coup.

Comme en rêve, la Mort s’avança d’un pas aérien vers l’esprit, et fit disparaître sa faux. Les grands yeux rouges se posèrent sur elle, et elle sut qu’elle la voyait, pas comme certains ont la capacité de la voir, parfois, mais comme la voient tous ceux qu’elle vient chercher.
Le temps était arrêté.
Le grand squelette entoura l’Esprit de ses bras osseux et inclina en douceur sa tête sur son épaule.
Alors Terpsichore parla. Pas une image, non, mais ce souffle inaudible aux vivants que profèrent les Esprits ou les Fantômes avant de partir vers l’Au-delà. Elle qui était déjà un Esprit…
« Je ne regrette pas. Je l’ai sauvée. »
La Mort hocha la tête, et sa faux, plus petite et plus fine, réapparut dans sa main. Elle la plongea à l’emplacement du troisième œil de Terpsichore, et aussitôt, celle-ci s’évanouit dans le Néant.

Machinalement, elle alla ensuite ramasser le Fantôme du loup-garou, qui gémissait et se tordait dans son cadavre, et l’envoya dans l’Au-delà sans même un mot.

Les sanglots déchirants de la jeune fille, effondrée sur le lit, parvinrent à ses oreilles. Elle serrait, éperdue de chagrin, le petit bouclier d’argent de Terpsichore contre elle.
Elle la connaissait…elle l’avait déjà vue…

Chrysanthème…la fille pour qui…le soir où Max était…mort…où elle avait été obligée de…de…

Une flambée de haine monta en elle. Cette fille, qui l’avait condamné LUI a une éternité de souffrance dans sa famille de maudits, et par la faute de qui maintenant, ELLE…

Déjà, elle était partie sans s’en rendre compte, était retournée sur le champ de bataille, surplombait de toute sa hauteur un rebelle agonisant.
« Pitié…pitié… » soufflait-il, devinant la silhouette de la Mort à travers ses yeux vitreux. « Je ne veux pas mourir…pas encore…elles m’attendent…il faut que je les protège… »
Vaguement, elle songea à lui dire que sa femme, Ylun, et sa fille, Kandra, avaient déjà emprunté la voie de l’Au-delà lorsqu’une bande de Vampires avaient mis la maison à sac.

Mais elle n’arrivait plus à parler. Un écœurement sans bornes montait en elle, la submergeant comme une vague irrésistible…elle ne voulait plus…
Un hoquet la secoua, un tremblement suivit, tandis que son apparence oscillait entre sa tenue de travail et Amanda aux yeux charbonneux…elle ne savait pas pleurer…et pourtant elle avait l’impression qu’elle allait s’étouffer à cause de ses larmes…
Attention : ce ne fut pas une décision sur un coup de tête. Plutôt la somme d’un tout, de toute sa frustration, tout son dégoût depuis sa création à l’Aube, des milliers d’années de fauchage de vies…la Mort était différente des autres semi-divinités. La plus étrange de toute sa famille de maudits, dernièrement agrandie avec l’arrivée de l’Ordre et du Chaos.
Justement, il y avait çà aussi : la mort de Max, sa divinisation. Et maintenant l’anéantissement de Terpsichore, l’Esprit. Deux évènements, que, sans parler du fait qu’ils allaient à l’encontre de l’équilibre, elle n’arrivait pas à digérer. Trop dur. Trop lourd. Trop en trop peu de temps…
La déprime qu’elle traînait depuis plusieurs mois et qui était en germe depuis sa création arrivait à son pic. Il fallait que quelque chose se passe…

« Pitié… » gémit de nouveau le mourant, les yeux écarquillés par la peur.
La Mort suffoquait. Indépendamment de sa volonté, elle sentit son fonctionnement automatique se mettre en marche, sa main droite se tendre vers l’Esprit tandis que la gauche se préparait à ouvrir le passage avec la faux…
En une fraction de secondes, plusieurs visages se succédèrent dans l’esprit de la semi-divinité. Tous ceux de la maigre de poignées d’êtres que dans sa trop longue existence, elle avait commencé à chérir. Priam, l’être céleste, rencontré une unique fois mais avec lequel elle n’avait pu s’empêcher d’être gentille. Angie, cette chère Angie, dont elle avait emmené le mari il y a longtemps de cela, et qui la haïssait mais l’avait aussi comprise de manière étonnante. Max qui lui ressemblait un peu, de son vivant, et pour lequel elle avait ressenti quelque chose qui était peut-être un début d’affection. Et puis Amanda. Le sourire d’Amanda…
La Mort lâcha sa faux.
« NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! »
Son hurlement explosa, aigu, désespéré, faisant s’immobiliser un instant tous les combattants, tous les habitants de l’Empyr.
Un douleur intense lui déchirant l’estomac, la Mort, devenue Amanda, sourit à l’homme à l’agonie et lui répondit d’une voix étouffée de larmes muettes :
« N’ai pas peur. Tu ne mourras pas. »
Et elle se volatilisa.

C’était l’Impossible. C’était la Grève de la Mort.

Plus moyen de défunter correctement.
Les morts ne savaient plus quoi faire : réintégrer leur corps – cette perspective n’avait rien de réjouissant, surtout quand vous êtes réduits à l’état de viande hachée - ? attendre ?
Ils ne comprenaient pas, ce n’était pas normal. Cela dit, il était normal de trouver la situation anormale. Un enfant mort sous des ruines était un peu fâché : « C’est CA la vie après la mort ? »
Et son père de lui répondre : « Comment veux-tu que je sache, ça ne m’était jamais arrivé ! »
La Logique même.

Pour tous les points de vue, ce problème était vraiment embêtant. Pour l’un, voir son ennemi transpercé de toute part refusant de s’endormir pour toujours était assez agaçant, pour l’autre recevoir une lame dans son corps tout le temps n’était pas vraiment distrayant. Ce qui fait que la plupart des rebelles déjà mort criaient un plaintif : « Je suis mort bon sang ! Arrête de me tuer ! » Et les voyant bien vivant les autres continuaient : « Ben meurt si tu es mort ! »
Après, il y avait ceux qu’on avait réussi à soigner malgré leurs blessures ( normalement ) mortelles, et auxquelles la grève allait permettre de rester en vie contre toutes prévisions. Le problème, c’est qu’ils étaient très minoritaires.
En gros la situation était… plus que déplorable. Soit dit en passant, à l’encontre de l’avis général, la Mort aurait trouvé cela assez amusant si elle avait été en état.

Ce qu’elle n’était pas. Elle s’était installée dans le Cimetière de Nightmare et gémissait du matin au soir, obligée de ressasser sans fin tous les sentiments presque humains qu’elle s’était bâties au long de son existence pour ne pas disparaître dans le Néant comme Terpsichore, ou – pire ! – passer en fonctionnement automatique. Sa faux avait disparu. Elle avait à nouveau son apparence de squelette, mais de la taille d’une enfant, et presque transparente, un peu comme un Esprit. De temps en temps, un bout de bras ou de jambe commençait à se volatiliser et elle sanglotait jusqu’à s’être assez concentrée pour le faire réapparaître. Elle ne pouvait ni bouger, ni dormir. Non qu’elle ait besoin de dormir de toutes façons. Mais sur le principe quoi.
En gros, c’était une activité très usante pour les nerfs, si bien que lorsque Méphystophélès lui rendit visite, elle éclata d’un rire hystérique et également sincère, parce que la situation était assez comique.

« Bonjour. Vous ne pouvez pas reprendre votre boulot au lieu de vous marrer ? »
« Je fais la Grève, Méphystophélès. » souffla la Mort, toujours hilare.
« Ca j’avais remarqué, mais vous n’êtes pas fonctionnaire, mais fonctionnelle. Sincèrement, il y a des gens qui aimerait mourir et d’autre qui voudrait bien les voir mourir. Vous n’êtes pas très juste pour ces malheureux ! »
« C’est rigolo que vous les plaigniez. » ironisa-t-elle en s’étranglant discrètement, ce qui eut pour conséquence une quinte de toux.
« Ben c’est normal, ce sont mes soldats. Ils en ont assez de tuer des morts vivants… »
« Oh. Quel souci. »
« Donc vous ne ferez rien. »
« Pas maintenant. »
Il y eut un moment de silence.
« Vous n’êtes pas très chic. »
« Je suis la Mort. »

Il n’y avait rien à répondre à cette affirmation.

Le plus surprenant dans l’affaire, pour quiconque aurait connu ce qu’elle endurait pour rester en grève, c’était le fait qu’elle tienne le coup. Pendant presque un an. Mais je vous rappelle que la Mort est un semi-divinité. La volonté, ce n’est pas ce qui lui manque, et elle était capable de tenir encore plusieurs centaines d’années à ce rythme si nécessaire…

7) La Transformation des Partis
Mars à Juin 3000

Je rappelle que les Partis étaient :
- Loyalistes
- Rebelles
- Neutres/Chacun-pour-soi

Avec le Mariage, ces partis se dissolvent, et apparaissent de nouveau Partis :
- Les Méphystistes (ceux qui sont dévoués à Méphy)
- Les Titanystes (ceux qui sont dévoués à Titanya)
- Les Shirahistes (ceux qui sont dévoués à Shiraha - des anciens Rebelles en général)
- Les Survivants (les Rebelles qui ont survécu à l'Invasion mais qui sont contre le Mariage Méphysto/Shiraha)
- Les Neutres / Chacun-pour-soi
Cette transformation dure sur deux ou trois mois.

8 ) Les Enfantements

A) L'Enfantement de Lyge
13 novembre 3000

Nous sommes à présent 9 mois après l'Expérience sur Titanya. Elle a vu son ventre grossir et n'a pas tardé à comprendre qu'elle était enceinte. Et maintenant qu'elle l'est réellement, elle n'est plus sûre qu'elle veut un enfant : est-ce qu'elle va retrouver sa ligne après? (Hem. Bref.)
Aujourd'hui nous sommes le 13 novembre 3000. Aujourd'hui, Titanya sent que la créature qui a grandi dans son ventre pendant les 9 derniers mois se meut plus que d'habitude. Aujourd'hui, l'Impératryce sent qu'elle va devoir mettre au monde. Elle ne croit si bien dire. A peine s'assied-elle qu'une douleur horrible la prend au ventre. Elle n'en a jamais ressenti de pareille...

Un cri transperça les oreilles de tous les habitants du Castel. Ce n'était pas un cri d'humain qui a compris qu'il allait mourir. Ce n'était pas un hurlement de rage de Titanya. Non, c'était un vagissement d'enfant. Le premier, mais sans doute pas le dernier.

Titanya ferma les yeux, heureuse. Elle tenait dans ses bras une charmante petite fille qui tétait doucement le sein droit et neigeux de sa mère. Elle était si mignonne. Ca valait toutes les douleurs endurées. Et puis, elle avait retrouvé sa ligne.
Méphystophélès entra dans la chambre. Il eut un léger sourire en voyant le charmant tableau. Puis il ordonna à un esclave de débarrasser les 3 cadavres qui gisaient sur le sol et d'aller les jeter dans l'incinérateur pour éviter que les Morts-Vivants ne s'attaquent aux habitants du Castel. L'enfantement avait été si exténuant que Titanya avait vidé 3 personnes de leur sang, à commencer par le médecin, un loup-garou, puis la sage-femme, une lycanthrope, dès que l'enfant fut bel et bien mise au monde. Puis elle avait commandé une humaine pour coincer la dernière petite faim.
L'Empereur contourna le lit pour approcher son épouse du côté du sein libre. Il pinça légèrement le téton. C'était bien ce qu'il pensait. En guise de lait, Tanya offrait du sang à sa fille. Il se saisit de Lyge en toute douceur et lui fit ouvrir la bouche. Deux petites canines pointaient déjà. Et elle ouvrait grand la bouche pour hurler. Méphystophélès s'empressa de rendre le sein de sa mère à la gamine, posa un baiser sur les lèvres de Tanya et ressortit de la chambre. Il avait une autre femme à qui il devait une visite.

B) L'Enfantement de Tethlys
19 décembre 3000

Aujourd'hui Shiraha n'arrivait pas ouvrir ses yeux. Elle avait trop mal au ventre. Sans doute que l'être qui s'agitait dans son ventre avait enfin envie de sortir. Sans doute. Mais qu'il sorte alors. Se penchant en arrière, les yeux toujours fermés, Shiraha laissa faire. Elle ne sentit aucune douleur, ou très peu. Et quand elle saisit l'enfant, elle avait enfin les yeux ouverts. Elle put à loisir admirer la frimousse charmante. Puis elle coupa le cordon ombilical avec ses dents, avec toute la douceur maternelle possible et donna la tétée à l'enfant. A Tethlys. Et son lait à elle était bien du lait. Elle ferma les yeux et s'endormit, son enfant silencieux serré contre elle. Quand Méphystophélès vint lui rendre sa visite journalière, il souleva un sourcil surpris, puis appela une esclave pour qu'elle lave mère et fils et change les draps souillés. A peine l'enfant fut-il propre, qu'il prit le nourrisson des mains de l'esclave. Il avait déjà un léger duvet de cheveux blancs, et ses oreilles étaient pointues. En revanche, pas la moindre trace de canines. Il rendit ensuite l'enfant à sa mère, qui avait ouvert les yeux et lui jetait un regard doux et fatigué. Il posa ses lèvre sur celle de Shiraha puis ressortit de la chambre sans un bruit.

9) La Nouvelle Attaque de Shiraha
9 février 3001

Nous revoilà presque un an après l'Expérience sur Titanya, le 9 février 3001.
Shiraha regarda son reflet dans le miroir. Presque parfaitement remise depuis l'Enfantement, elle allait aujourd'hui faire ce qu'elle prévoyait de faire depuis son mariage. Elle regarda le poignard qu'elle avait réussi à se procurer, puis jeta un oeil à Tethlys. Son fils était étrange. Si on regarde ses parents, c'est normal. Mais en plus, Méphysto lui avait donné un breuvge étrange qui lui avait fait gagner un an en une semaine. Ce qui faisait qu'en un mois, il avait déjà 4 ans et parlait déjà presque parfaitement un langage soutenu et châtié. Lyge était dans le même cas, sauf que pendant son premier mois elle avait grandi normalement. Méphystophélès leur avait donné la potion en même temps. Bref. Reprenant ses pensées, elle troqua sa longue robe blanche contre une plus courte et plus sportive. Elle dit ensuite à son fils de rejoindre Chrysanthème et Métthew dans la Galeie aux Mille Miroirs. L'enfant hocha la tête et partit descendre les escaliers. Puis l'Elfe quitta la chambre et rejoignit le Cabinet de Méphystophélès. Elle entra sans frapper, son poignard dissimulé dans sa manche. Elle vint vers son époux en un geste qu'elle avait rendu habituel, puis au moment où elle allait l'embrasser, elle brandit son poignard et le plongea vers le coeur de Méphystophélès. Un hurlement la fit s'arrêter. Une furie se précipitait vers elle, une furie qu'elle n'eut aucun mal à reconnaître. Titanya! Shiraha s'immobilisa et sans qu'elle puisse réagir, Méphystophélès avait déjà saisi son poignet et l'avait forcée à lâcher le poignard. Une unique larme coula de l'oeil de l'Elfe. Elle avait échoué. Pas qu'elle ait eu une grande espérance, mais là c'était au-delà de tout.

« Charmant poupon que tu as là, Shiraha! »

Titanya. Rosalie venait de lui apporter Tethlys et était suivie de près par Gràinne et deux autres Guerriers Impéryaux qui poussaient Chrysanthème et Matthew du bout de leurs poignards. Elle avait saisi le petit garçon et elle parlait sur un ton de persiflage tellement empli de venin, que même Méphystophélès sembla grimacer. Shiraha se retourna, se tordant le bras, horrifiée à l'idée que Tethlys soit entre les mains de son ennemie. L'Impératryce caressait la tête de l'enfant.

« Je viens de lui mettre une bombe magique dans la tête. Elle se déclenchera à la moindre manoeuvre offensive de ta part envers un des membres de la Famille Impéryale et dès que l'un d'entre vous quitte le Castel. »

Puis elle tendit l'enfant qui semblait complètement perdu à Rosalie qui le donna à Chrysanthème et la petite compagnie s'éloigna. Il ne restait plus que l'Empereur et ses deux femmes. Elles se fusillèrent un instant du regard, puis Shiraha cracha aux pieds de Titanya – ça n'est pas considéré comme un geste offensif – et s'éloigna dignement.

Titanya rejoignit SON époux et se blottit dans ses bras. Il l'enserra, l'esprit ailleurs, et ne répondit à son baiser que du bout des lèvres. Mais elle ne semblait pas s'en rendre compte. Elle dut avoir pris congé, car soudain elle ne fut plus là. Ou plutôt, Méphystophélès sortit de sa transe.

Cet attentat était catastrophique. Il ne fallait absolument pas que ça filtre! Sinon les Rebelles reprendraient espoir!

Mais bien entendu, l'information filtra, et rapidement, tout le monde fut au courant.
Nous sommes en février 3001, et les Rebelles sont lentement en train de se reconstruire. Les Shirahistes et les Survivants ne redeviennent plus qu'un seul groupe : les Rebelles. Et ils cherchent un nouveau chef, puisque Shiraha ne peut ni quitter le Castel, ni éprouver de sentiments offensifs envers le Couple Impéryal. Chrysanthème, la Camériste de la Reine n'est pas non plus à solliciter. Elle est trop timide, et puis de toutes façons, elle a bien trop à faire, étant la Gouvernante de l'Infant Impéryal. Matthew, l'ex-Conseiller de Shiraha ne peut pas non plus. Il a déjà fort à faire avec celle dont il est l'amant, sa Reine. Et puis, il doit devenir le Précepteur de Tethlys. Et ça ne va pas être une mince affaire...

INFORMATIONS DE DERNIERE MINUTE!!!

- Si vous avez la fiche de Salem, vous savez qui c'est. Nous avons décidé pour simplifier, qu'elle était rentrée juste après la naissance de Lyge, ce qui aura donné l'idée à Titanya qu'elle soit la Préceptrice et la Gouvernante de l'Infante Impéryale.

- Comme La Mort est en grève, prenez en compte que vos victimes ne meurent pas. Alors je conseille au Vampires de faire attention aux réactions des humains qu'ils vident de leur sang...
Méphystophélès a trouvé la solution : on brûle le cadavre vivant. Ainsi, l'âme du défunt est obligée de rester près de ses cendres et ne peut plus porter préjudice aux vivants.

- Une petite chose que je ne suis pas sûre d'avoir bien explicitée...
Lyge grandit normalement pendant son 1er mois. Mais quand Tethlys naît, Méphystophélès leur donne à tous deux une potion qui les fait grandir d'un an par semaine pendant 14 semaines. Et il a constaté la disparition d'un peu de potion u_u